Echec et mât
Pour la première fois, on se promène aux alentours du lac. Et c'est joli.
On voit même le prao dans sa crique. Il y a de belles rafales aujourd'hui. Je piaffe d'impatience à la descente.
Une fois sur l'eau, c'est plutôt fougueux. Il serait possible de dessaler, même avec 2 personnes sur le flotteur. Les 2 premiers bords en voilier de notre petite se font donc à l'intérieur de la cabine. Elle n'apprécie pas tellement d'être enfermée. On tachera de l'embarquer avec des conditions plus clémentes pour lui donner le goût de la pirogue.
Le lac est trop étroit. Avec une vitesse maximale de 12 noeuds, on a vite besoin de manoeuvrer. Cela ne nous laisse pas assez de temps pour stabiliser le bateau sur un bord. Les réglages de positions sur le bateau, les réglages d'écoute et de hauban au vent ne sont pas optimisés pour fendre l'eau et tenir le flotteur à ras de l'eau. C'est dommage parce qu'on sent qu'on n'en est pas loin. On est constamment en train de réagir à la gite et à ré-ajuster le cap. Sur des bords plus longs ce serait plus serein.
Car les occasions de prendre des repères ne sont pas trop nombreuses.
Rapidement, on essaie un bord avec 3 personnes sur le flotteur. L'équilibre est meilleur. On arrive à tenir la puissance de la voile et à prendre plus de vitesse.
Il est temps de manoeuvrer ou de s'empaffer les cailloux. Shunt. Impeccable. Allez! On repart! Rebelote, 3 personnes au vent. Je borde, on sent l'accélération, le bateau qui se tend et ... qui se dégonfle. La voile tombe. Il faut une seconde pour comprendre: c'est foutu. Le mât a flambé. Il s'est plié en deux sous les efforts de compression.
Les essais destructifs, c'est très intéressant pour ce qu'ils peuvent nous apprendre. L'inconvénient, c'est le côté destructif.
Seulement 2 sorties cette saison. C'est plus riche d'enseignements que de sensations.
Il est peu probable qu'on revienne au lac après une réparation ou un remplacement du mât. Le Pétrel retrouve donc son arbre pour la mauvaise saison. J'espère qu'il sera possible de le remettre à flots le plus tôt possible ce printemps.
Leçons:
- Section du mât un peu légère : diamètre 60mm, épaisseur 2mm, aluminium 6060.
Toutefois, les autres praos, et notamment Pjoa, ont des mâts plutôt gracieux.
Le bois est bon en compression. Ca se paye en poids. C'est pour l'instant la voie que j'envisage. - Il ne faut pas border comme un sourd quand on n'a pas de vitesse.
- Les vergues sont trop rigides. La voile ne dégueule pas dans les rafales.
- Augmenter le couple de rappel en mettant "de la viande" au vent devrait-il se faire avec plus de parcimonie ?
Bilan de la saison:
- Un weekend bivouac rigolo dans la pétole.
- Le bateau n'est pas adapté pour pagayer.
- Il est marrant dans le vent. Une douzaine de bords.
- Plus de mât.
2012-09-23 - prao Monteynard casse mât